L'OPERA DE PARIS

" Le Palais GARNIER "

En 1661 Louis XIV crée l'Académie Royale de Danse (où jusqu'en 1681 n'évolueront que des interprètes masculins) puis, en 1669, l'Académie Royale de Musique sous la direction de Lully.
La première disparaîtra en 1780 mais les danseurs seront incorporés à la seconde.
Une douzaine de salles se succèderont jusqu'en 1858 où un attentat (dirigé par l'anarchiste italien Orsini) contre Napoléon III et son épouse, rue Le Peletier, incitera l'Empereur à faire construire une nouvelle salle à la fois plus moderne et plus accessible sans danger.

 

Charles GARNIER

En 1860 un concours est ouvert à tous les architectes pour l'édification de
"l'Académie Impériale de Musique et de Danse".

L'année suivante, devant un jury d'experts
c'est un jeune architecte de 31 ans,
Charles Garnier,"grand prix de Rome",
qui l'emporte, à la surprise générale,
sur plus de 150 candidats.

L'emplacement choisi par le Préfet Haussman
n'est pas commode car en forme de losange
et l'architecte devra aménager son plan.
Le bâtiment envisagé se divise en parties bien précises, principalement :
l'accueil, la salle de spectacles
et les bâtiments administratifs.
Critiqué pour le mélange de styles il dira
lui-même au couple impérial :
"c'est du style Napoléon III, majestés".

1: Entrée - 2 : Escalier - 3 : Salle - 4 : Scène - 5 : Foyer de la Danse
6 : Entrée des Artistes et Administration - 7 Rampe d'accès
8 : Grand Foyer - 9 : Galerie des mosaïques - 10 : Rotonde du Glacier
* : Salons de la Lune et du Soleil

La première pierre est posée le 21 juillet 1862.
L'Opéra mesure 172 m de long, 124 m de large,
79 m de haut et pourra accueillir près de 2000 spectateurs. Au départ il était prévu pour un coût de 29 millions de francs-or ; cette somme sera quelque peu réduite par la suite avec les difficultés financières de l'Empire...
et, après 1870, de la République.

Garnier s'est adjoint plus de 80 artistes, essentiellement sculpteurs et peintres, mais aussi ébénistes, marbriers, doreurs, mosaïstes,...
On fait venir de toutes les régions de France, d'Italie et d'ailleurs tous les matériaux
très colorés destinés à donner à ce bâtiment
tout l'apparat souhaité.

Mais dès le creusement des fondations les difficultés apparaissent. la nappe phréatique,
très proche, va obliger de pomper jour et nuit afin de poursuivre les travaux.
Garnier aura alors la géniale idée de faire construire une énorme citerne en béton remplie d'eau afin de résister à la pression de l'eau extérieure ; citerne au dessous de la partie "scène" qui aura aussi le rôle de contrebalancer le poids des autres parties plus lourdes
à l'avant et à l'arrière.
C'est cette fameuse citerne qui va donner naissance à la légende de la rivière souterraine qu'exploitera Gaston Leroux dans
"Le fantôme de l'Opéra".

La "rampe d'accès" sur le côté du bâtiment permet au carosse impérial d'accèder directementà l'intérieur de l'Opéra.

Napoléon demande aussi à Haussman
de percer une avenue reliant l'Opéra en construction au Palais des Tuileries.

Le vestibule d'entrée

Le plancher de la salle
En 1867, à l'occasion de l'Exposition Universelle, l'Empereur fait procéder à une pré-inauguration de la façade de l'Opéra que les Parisiens vont pouvoir admirer pour la première fois.
Les travaux reprennent mais vont s'arrêter en 1870 pendant la Guerre contre la Prusse.

Le manque d'argent de la République, succédant à l'Empire, va faire stagner la poursuite
de l'oeuvre mais, en 1873 l'incendie de la salle Le Peletier va créer la nécessité de terminer
le nouvel Opéra. Le 5 janvier 1875 le président Mac Mahon peut l'inaugurer.
Au programme musique et opéra de Auber , Halévy, Rossini, Meyerbeer et ballet de Delibes.
(Anecdote : il a été dit que Charles Garnier n'avait pas été invité et avait dû payer sa place
dans un fond de seconde loge !... mais cette version a aussi été contreversée.)

Camille PISSARO : L'avenue de l'Opéra

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